Le projet ENA « Expérimentations de Navettes Autonomes » est l’un des deux projets lauréats de l’appel à projets EVRA (Expérimentation du Véhicule Routier Autonome) lancé par le gouvernement en 2018 dans le cadre de la stratégie nationale pour le développement des véhicules autonomes. Il est mis en œuvre par un consortium de 12 partenaires académiques, industriels et territoriaux.
Il regroupe 2 expérimentations et des travaux de recherche méthodologiques. Une expérimentation s’intéresse à la problématique du dernier kilomètre avec la mise en service de navettes autonomes en complément d’un réseau de transports urbains existant. La seconde expérimentation a pour défi de proposer des services de transport à la demande sur des zones rurales peu denses. Le projet s’attache à répondre à la problématique de la mobilité partout et pour tous, en mettant les besoins et les attentes des usagers en termes de mobilité au cœur du projet.
Le projet est soutenu dans le cadre du Programme d’Investissement d’Avenir (PIA) opéré par l’ADEME et labellisé par CARA.
Replaçons le contexte.
Le véhicule autonome se distingue à travers 5 niveaux définis par la société des ingénieurs de l’automobile (SAE). Dans le niveau 1, le conducteur est partiellement assisté par des aides à la conduite (ADAS). Par exemple, le conducteur utilise un régulateur de vitesse adaptatif mais dirige son véhicule.
Pour le niveau 2, le conducteur est encore plus assisté dans sa gestion du véhicule, en utilisant en plus un système de centrage dans la voie par exemple. Le conducteur est toujours au volant et doit rester maître du véhicule.
C’est à partir du niveau 3 que l’automatisation rentre en jeu, le conducteur délègue la conduite dans des conditions de route simple, le conducteur doit néanmoins être présent et doit reprendre la main quand le véhicule se trouve dans une situation critique.
Dans les niveaux 4 et 5, le conducteur est sorti de la boucle, c’est-à-dire que le véhicule se conduit seul sans avoir besoin de sa supervision. Pour le niveau 4, le trajet est prédéfini dans des conditions maitrisées comme des voies dédiées. En revanche, les véhicules autonomes de niveau 5 sont en théorie capables de rouler partout sans conducteur et ne sont donc pas dotés de poste de conduite.
En Chine, les véhicules autonomes de niveaux 3 et 4 sont inscrits dans la réglementation et circulent déjà sur des voies dédiées à la mobilité autonome. En France, seuls les niveaux 1 et 2 sont acceptés en 2021 grâce au déploiement des systèmes d’assistance à la conduite.
Comme mentionné dans la Stratégie nationale de développement de la mobilité routière automatisée 2020-2022, document publié en décembre 2020, l’objectif est de préparer le déploiement de services de mobilité autonome, électrique et partagée en environnement maitrisé dès 2022 sans opérateur à bord (donc de niveau 4) pour répondre aux besoins des territoires.
Le projet ENA a pour but de produire des connaissances qui alimenteront le bien commun et qui seront partagées avec les autorités publiques, les acteurs socio-économiques, les collectivités et la société pour aider au développement des navettes autonomes dans les domaines de la sécurité, de l’usage et de l’acceptabilité des systèmes et des services.
Transpolis, membre du consortium du projet, est le premier lieu d’expérimentation du projet ENA. Les navettes autonomes y sont testées en amont des déploiements, dans des conditions identiques au réel, à travers différents scénarios afin de garantir la sécurité lors de leur future exploitation.
Crédit Photo : Sophie Jeannin – Université Gustave Eiffel